Nom : Rutherford ▻ Prénom> : Heather ▻ Âge : trente ans ▻ Race : humaine ▻ Date et lieu de naissance : 03/21, USA ▻ Métier : chasseur à mi-temps ▻ Orientation sexuelle : hétérosexuel ▻ Statut social : célibataire ▻ Caractère : indécis, incontrôlé, curieux, gourmand, courageux, loyal ▻ Groupe : combattant ▻ Célébrité : jared leto ▻ Crédit : tumblr


Se doit constamment d’avoir quelque chose dans la bouche (pas de pensées perverses !) notamment un chewing-gum, un bonbon, une clope… Җ Parle de facon énigmatique, parfois totalement hors de propos ou totalement à côté de la plaque Җ Les gens le pensent fou, il est sain d’esprit Җ Toute sa famille est morte depuis de nombreuses années Җ Difficile pour lui de s’attacher aux gens depuis cette époque Җ « préférer être seul que mal accompagné » est sa devise Җ Il s’attache énormément à certaines valeurs telles que la loyauté et le courage, qui le mettent parfois en danger et sont la plupart du temps futile Җ Il n’est pas sanguinaire, ne tue pas pour le plaisir : tout ce qui est doté de vie a une valeur quelconque, et s’il ne peut pas l’apprécier à sa juste valeur, il ne voit pas pourquoi il aurait le droit de l’arracher Җ La plupart des chasseurs l’horripile, il est devenu chasseur par vengeance, pas pour le plaisir Җ Une fois sa vengeance achevée, il voulut quitter ce poste de chasseur qu’on lui avait collé sur le front Җ Heather est phobophobe Җ Il est courageux par besoin Җ Il ne peut se passer de musique Җ Il n’aime pas le café mais continue d’en boire Җ Il n’aime pas décevoir les gens, ni leur causer du tord Җ Chasseur est devenu plus une facon de vivre qu’un métier Җ La solitude est son amie Җ La mort ausi Җ Heather est ce genre de personnes complexes, lunatique et totalement imprévisibles puisqu’elles ne sont régies par aucune loi sociologique fixe.



Heather n’avait jamais attaché beaucoup d’importance à sa famille. Il avait deux parents, comme beaucoup d’enfants, une petite sœur et un foyer agréable. Il n’était pas né dans le besoin, vivait même dans son opposé. Sa famille n’avait pas forcément beaucoup de renommée, simplement un grand héritage et un père bosseur. Les Rutherford étaient une famille simple, accueillante et chaleureuse, qui n’avait aucun problème. Elle vivait sur le cours du temps, cheminant à bord d’un vaisseau correct sur le Lac des années, et Heather n’avait pas à se plaindre. Il alla en maternelle, en primaire, au collège puis au lycée, entreprit des études d’avocat et ne les acheva jamais.
Ce fut l’année de ses vingt-et-un ans, alors qu’il rentrait tranquillement de cours en charmante compagnie, que sa vie fut bouleversée.

« - La folie n’est pas un état d’esprit. C’est un endroit, Timothy. » Je sortis mon couteau en moins de temps qu’il ne fallait pour le penser et... et rien. Je me retrouvai projeté à l’autre bout de la pièce, les quatre fers en l’air, le souffle coupé par l’impact du sol sur ma colonne vertébrale. « - Merde ! » crachotai-je, essayant de trouver une bouffée d’air dans ce dojo. « - Tu es venu me trouver, le cerveau en ébullition, les bras à peine musclés, aussi lent qu’une tortue de mer, avec l’espoir… de me tuer ? » Il partit dans un éclat de rire qui remonta le long de me vertèbres. « - Tu es faible, Timothy. Trop faible. » Je me relevai, le souffle court, la haine roulant le long de mes veines, le couteau armé. « -Ne m’appelez-pas comme ca ! » hurlai-je. « - N’est-ce pas ton nom… Timothy ? » Je me jetai sur l’homme, bien décidé à planter ma dague dans son ventre, à l’éviscérer, sortir ses tripes et repeindre la salle de son sang. J’étais fureur, j’étais violence et je criais vengeance. Mon couteau trancha le vide, le trancha net, et une partie s’effondra sur le côté. Tout comme moi, projeté à nouveau sur un mur de bois. Mes yeux s’embuèrent. Mes os pleuraient de douleur mais je ne pouvais pas les écouter. Je rampai sur quelques centimètres, me remis à quatre pattes et essayai de me relever.
Le pied de mon interlocuteur coiffa mon ventre alors que j’allais le faire. Je volai à nouveau, goutant ne serait-ce qu’une milliseconde l’euphorie d’un jeune colibri prenant enfin son envol. Puis je m’écrasai à nouveau, laissant échapper un grognement de douleurs. « - La maîtrise de soi se trouve quelque part entre la fureur la plus terrible et le calme le plus profond. » Ta gueule… Je voulais exploser son petit sourire supérieur, effacer ses yeux rieurs. Ta gueule, ferme-la, je t’en supplie… Le cri de June résonnait encore à mes oreilles. J’étais bien incapable de porter les mains à mes oreilles : je n’étais plus qu’un paquet d’os, posé en tas sur le parquet ciré de la salle d’entraînement. « - Tu viens ici, avec un peu d’or –ce dont je n’ai que faire-, une colère plus puissante que celle d’un dragon, harnaché de l’envie de sang, me demander de t’apprendre. De t’enseigner. » Si mes membres ne me répondaient plus, la joue explosée sur le sol, mon cerveau, lui, fonctionnait à cent à l’heure. Cette partie de la conversation m’intéressait. « - De t’enseigner un art que peu de monde ne peut pratiquer. De faire de toi un élu parmi les humains. Un élu de la mort, qui aura la continuité la plus triste et la fin la plus atroce de toute l’humanité. Car nous, Chasseurs, sommes faits de cela. N’as-tu pas une jolie blonde qui t’attends quelque part, Timothy ? – Aaah ! – Non ? Dommage. » Cet homme répondait au nom de Juan Li Wang, et était l’un des premiers chasseurs. Asiatique de père et américain de mère, retrouver sa trace n’avait pas été chose facile. Mais c’était la seule personne au monde qui pourrait m’enseigner tout ce que j’avais besoin de savoir sur ce qui avait décimé ma famille. Il avait pris sa « retraite », disait-on. Féroce combattant, aucun vampire n’aurait eu l’idée de s’attaquer à lui, qui avait à son actif quatre morts… enfin, plus morts qu’ils ne l’étaient avant. Quatre « vampires ». Un dieu de la traque. Un bon. LE bon. Je le voulais en tant que mentor. « - Pourquoi devrais-je te choisir, Timothy ? » Oui, pourquoi ? « - Je n’ai pas peur de la mort. » Autre éclat de rire.
L’homme commenca à faire le tour de la pièce, ses pas aussi doux et silencieux que la neige tombant sur l’asphalte. C’était signe d’une profonde réflexion. « - Tu n’es pas le seul dans ce cas. Et crois-moi, si tu veux devenir Chasseur, tu ferais mieux d’en avoir peur… ou plutôt, de contrôler cette peur. » Ce fut à mon tour de ricaner. Je ne me sentais toujours pas de me lever. De toute facon, mon honneur en avait subi de pire. « - Je ne préfère pas avoir peur, Juan Li. » Malgré ses pas fluets, lorsqu’il s’arrêta totalement je le sus instinctivement. Mon cœur se mit à battre d’autant plus vite. « - Distille un grain d’anarchie, et regarde le chaos se démêler, soupirai-je. – Pardon ? » L’intéressais-je ? « - Je pourrais révéler au monde entier l’existence de vos vampires. – Parfois, les gens n’ont pas besoin de la vérité. Pire, ils méritent mieux. – Je m’en fous. – Me ferais-tu du chantage ? – Je ne crois pas en avoir le pouvoir. – En effet. » Quelques secondes s’écoulèrent durant lesquelles nous ne dîmes pas mot. Le silence pesait sur moi autant que la gravité. « - As-tu des affaires ? – Mon corps et ma peine. – Bienvenue chez les morts qui marchent, Timothy. »

« - Je suis prêt. » Six ans. Six longues années durant lesquelles l'entraînement fut ma seule occupation quotidienne. Timothy l'étudiant en droit s'effaça totalement pour laisser apparaître Heather, un combattant, un chasseur de vampire, emplit de haine, de précision et de technique. Une fois en face du rénégat, je n'aurais pas dix mille chances. Je n'aurai qu'une oppurtunité pour l'éviscérer, qu'une infime petite parcelle d'espoir de réussir. Je ne devais, sous aucun prétexte, rater cette fenêtre. « - Bien. - Quoi ? » glapis-je, étonné. « - Eh bien pars, si c'est ce que tu souhaites. - Vous ne me retenez pas ? - Pour quoi faire ? Je ne tiens pas une prison, à ce que je sache. » Juan Li Wang se retourna et attrapa un fruit posé sur la table. Cet homme avait beau être mon mentor, il n'en restait pas moins l'être le plus insondable que je n'ai jamais connu. « - Adieu, Timothy Rutherford. » Un sourire carnivore s'étala sur mes lèvres. Je jurais que ce serait le dernier homme à m'appeler de cette facon.

Trouver mon vampire ne fut pas le plus difficile. Après avoir récupéré quelques indices, suivi certaines indications et fait le tour du monde, après deux longues années de traque durant lesquelles il ne passait pas un jour sans que je ne m'entraîne, je trouvai mon homme. Ou plutôt ma femme. C'était un terrible vampire représentant du sexe féminin qui avait décimé ma famille, qui avait fait naître la rage, hargne et la tempête dans mon coeur. Et c'est lorsque je la vis que tous ces tourments s'apaisèrent. Ses longs cheveux flamboyants, ses grands yeux ambrés, sa peau pâle, ses courbes gracieuses... Tout en elle appelait le désir et l'envie. Mon coeur hermétique à tout sentiment charnel s'affola, et tel un oiseau en cage, se mit à battre furieusement dans ma cage thoracique. Ce fut la seconde femme qui aguicha mes sens, et, accessoirement, me fit tomber amoureux.

Ironie du sort, quand tu nous tiens... Il me fallait tuer la deuxième personne qui avait su me toucher, celle qui avait ravivé la flamme qu'elle-même avait éteinte. Les mains moites, ma détermination ébrechée, toutes ces années d'entraînement inutiles, gâchées et brisées. Voilà. Ma vie ne se résumait donc qu'à une succession d'échecs qui n'avaient pas vraiment de sens. Perdu, égaré, je décidai de rester dans cette ville, cherchant une nouvelle raison de vivre, me refusant de chercher d'autres vampires à abattre... pour le moment.

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