Nom : Vassilieff ▻ Prénom> : Anastasia Irina, mais se fait appeler Anya ▻ Âge : Lorsqu’on la regarde, elle ne semble guère avoir plus de trente ans, elle a en réalité plus de neuf siècles au compteur ▻ Race : Vampire ▻ Date et lieu de naissance : 16 Mai 1029 à Constantinople ▻ Métier : Associée de son mari (comme s'il avait le choix) ▻ Orientation sexuelle : Bisexuelle ▻ Statut social : Mariée ▻ Caractère : Manipulatrice, cruelle, capricieuse, maternelle, raciste envers les humains, déterminée, garce, extrêmement possessive, libertine pour s'amuser de lui, intelligente, violente, impatiente, hautaine ▻ Groupe : les vampires ▻ Pouvoir : Ceux des vampires ▻ Célébrité : Kate Beckinsale ▻ Crédit : Bazzart & Psychotic Mind


җ Anya a des gouts de luxe. Vraiment. Elle adore les robes de grands couturiers, la lingerie de luxe, les chaussures de grands créateurs. Christian Louboutin est d’ailleurs son favori. җ Elle aime l’art, plus particulièrement l’art byzantin, mais est ce réellement étonnant lorsque l’on connait ses origines ? җ Contrairement à son cher et tendre qui préfère les végétariens et évite de mordre les hommes, elle adore se nourrir d’hommes en bonne santé, et ne se privant de rien, absolument rien җ Elle adore le bourbon, et en boit autant qu’elle le désire. Après tout, que risque t’elle ? Une cirrhose ? Quelle douce plaisanterie ! җ La fidélité est une notion toute relative pour elle. Elle se définit comme fidèle mais non exclusive. Néanmoins, elle ne supporte pas qu’Anton s’approche un peu trop d’autres femmes. Il en va de même pour lui et elle sait donc rester extrêmement discrète. җ Son plus grand regret est de ne pas pouvoir donner d’enfant à Anton. Qui est plus, ses propres enfants lui manquent. Alors elle a pris l’habitude, l’hiver, parce que c’est plus simple, de par les jours courts et la nuit qui tombe tôt, d’observer les enfants qui sortent de l’école. җ Autoritaire, elle ne supporte que très peu que ses employé(e)s lui disent non. Elle peut pourtant se montrer étrangement gentille. Mais cela n’arrive que très rarement. җ D’un naturel aventureux et chasseur, elle préfère les périodes de guerre, où l’on peut sentir, littéralement, la peur des humains, aux trop longues périodes de paix, qui l’ennuient profondément. җ Elle ne quitte jamais son alliance ni le solitaire qu’Anton lui a offerts. Parce qu’elle aime le luxe ? Probablement pas. җ Polyglotte, elle parle plusieurs dizaines de langues et autres dialectes. Elle a soif de connaissances et est très cultivée. Sur à peu près tout et n’importe quoi.



Au loin, le soleil se couchait sur Constantinople. Elle était jeune, pourtant du haut de ses vingt printemps, elle avait vu déjà tant de choses qu’elle se sentait vieille et usée. Elle aurait pu être une princesse tant sa beauté et son intelligence irradiaient et illuminaient ceux qui avaient l’immense honneur et bonheur de l’approcher. Celles, aussi. Elle aimait autant les hommes que les femmes, et si elle avait du choisir, cela aurait été les femmes.
Elle venait d’une famille riche et noble. Elle avait conscience de l’attrait qu’elle avait sur autrui. En jouait elle ? Assurément. Mais pas de façon sournoise. Dans son intérêt, certes, sinon à quoi bon ? Mais pas uniquement. Elle aimait plaire, et elle aimait ravir les autres.
Elle était d’une grande délicatesse, d’un grand raffinement. Nombreux étaient ceux qui voulaient l’épouser. Elle aurait dû être mariée depuis des années déjà. Mais elle était l’unique fille de son père, qui avait pourtant vu en sa naissance un signe du démon. Contre toute attente, elle s’était révélée être sa plus grande fierté, l’enfant qu’il préférait. La seule qui adoucissait ses vieux jours. C’était la raison pour laquelle elle s’était montrée si difficile, si capricieuse pour le choix d’un mari. Elle finit par accepter parce que sa fibre maternelle la taraudait.

En l’espace de neuf ans, elle avait eu sept enfants. Un était mort bébé, une seconde, à seulement six ans. Les cinq qui lui restait étaient sa plus grande joie, son plus grand bonheur. Ainsi que ses nombreuses maitresses. L’infidélité n’était pas tolérée à l’époque, l’homosexualité était un arrêt de mort. Mais elle savait rester discrète. Les hommes ne la répugnaient pas, mais les femmes l’attiraient tellement plus. Jusqu’à ce qu’elle le rencontre. Elle avait presque trente ans. Elle était vieille déjà. Pourtant, sa beauté n’était pas fanée. Au contraire, jamais elle n’aurait pu être plus désirable qu’à cette époque là. Cependant, il était arrivé… Une chose, elle se refusait à qualifier cela autrement. Son père et ses frères aînés n’étaient pas là. Elle ne se souvenait même plus où ils étaient allés. Elle se souvenait seulement de la chaleur étouffante de cette nuit d’été. Elle avait tout laissé ouvert. Elle n’avait pas entendu l’intrus, pas senti son odeur nauséabonde avant de le sentir en elle. Il avait mis une main sur sa bouche, un couteau sur sa gorge et l’avait besognée en grognant de satisfaction. Et puis il était parti, sans plus de cérémonie. La laissant seule dans sa honte et dans sa douleur. Mais ce terrible souvenir ne l’avait pas empêchée de vivre. Elle s’y était refusée. Pourtant, elle n’avait pas pu l’oublier.
Sauf que lui… Il n’était pas comme les autres. Il était grand, mince. Ses cheveux avaient la couleur du blé, et ses yeux, la couleur du ciel. Elle était littéralement fascinée par cet être qui semblait hors du temps. Il était cultivé, différent de tout ce qu’elle avait connu. Son mari vieillissant lui préférait quasi ouvertement les adolescentes d’à peine quinze ans. Lui ne voyait en elle que la femme, il se moquait éperdument de son âge. Il lui disait souvent qu’elle était la Reine, et elle riait. Il ne voyait pas que sa beauté, il voyait tout ce qu’elle était. Ils étaient amis, plus que cela même.
Et un soir, tout bascula. Ils marchaient, tranquillement, dans les jardins suspendus du palais. Elle aimait être avec lui, parler avec lui. Mais elle ne pouvait ouvertement s’afficher avec lui. Bien qu’elle ait tendance à se montrer un peu rebelle. Il s’était penché vers elle et l’avait embrassée. Jamais personne ne l’avait embrassée ainsi. Homme ou femme. Il était plus que cela, sans qu’elle ne parvienne à savoir quoi exactement. Il l’avait soulevée, la serrant entre ses bras puissants. Lui offrant sa plus belle nuit d’amour. La première d’une longue série. Elle n’avait jamais oublié son réveil, la tête contre son épaule. Le jour était encore loin de se lever. Il était parti, non sans avoir déposé un baiser sur son front.

Il n’était pas seul. Il accompagnait un homme, en apparence plus jeune, mais en réalité bien plus âgé, bien plus mature, ayant vu bien plus de choses qu’elle ne pourrait jamais l’imaginer. Mais il n’était pas fascinant comme l’était Anton. Il était parfois effrayant. Pourtant Anton lui obéissait comme un jeune enfant aurait obéi à son père. Un soir, il avait frappé à sa porte. Cet homme qu’il suivait comme le Messie souhaitait partir, et il devrait le suivre. Elle eut l’impression que le sol s’effondrait sous ses pieds. Comment allait elle vivre sans lui ? Elle ne pouvait plus l’envisager, c’était tout simplement trop difficile. Pas après tout ce qu’il lui avait offert. Sa vie n’aurait plus le même gout. Il lui avait demandé une dernière nuit. Comment aurait elle pu refuser ? Il était entré dans la chambre, et elle avait su que quelque chose allait changer. Lorsqu’il lui avait dit ce qu’elle était, elle était restée silencieuse un long moment. Elle pensait qu’il plaisantait. Elle ne comprenait pas ce qu’il disait. Et puis il lui avait montré. Mais elle n’avait pas eu peur. Elle n’aurait jamais peur de lui, quoi qu’il arrive. Elle lui avait demandé de boire son sang. Elle voulait lui appartenir. Il l’avait fait, avant de la quitter, comme toujours, peu de temps avant que le soleil ne se lève. Elle l’avait regardé sortir du lit. Nu. Elle connaissait son corps de dieu par cœur. Elle l’avait regardé se revêtir puis la quitter sans un regard.
Elle n’avait pas voulu laisser la tristesse l’envahir. Elle n’en avait pas eu le temps. Ce maitre, ce créateur, dont il lui avait parlé et pour lequel il éprouvait tant de respect, avait frappé à sa porte. Ils partaient le lendemain. Elle le savait. Souhaitait elle devenir l’une des leurs, son autre enfant ? Elle n’avait pas, sur le moment, saisi toutes les implications, toute à sa joie de ne jamais plus le quitter. Peut être aurait elle refusé si elle avait su que la douleur serait si forte, si intense. L’enfantement n’était rien en comparaison. En valait il seulement la peine ? Elle était jeune, elle s’était aveuglément persuadée que oui. Avec le recul et l’expérience de neuf siècles d’existence à ses côtés, elle l’aurait refait, mais avec quelques réserves. Tandis que son futur nouveau maître la vidait de son sang, elle l’appelait. Il la rassurait, lui promettant qu’à la fin, lorsqu’elle cesserait d’exister en tant qu’humaine pour devenir son enfant, sa princesse, il serait là. Pour une raison obscure qu’elle-même n’avait jamais su nommer, elle ne l’avait pas cru. Pourtant, quand elle sentit ses dernières forces l’abandonner, alors que le simple fait de soulever sa poitrine pour respirer lui demandait tant d’efforts, il était apparu. Elle était allongée sur le lit, se vidant lentement de son sang, ayant tout juste conscience que l’on récoltait son précieux sang. Il s’était approché, prenant sa main, caressant ses cheveux. Il lui parlait avec douceur lorsque l’humaine avait définitivement fermé les yeux… Pour les rouvrir en tant que vampire.

Affamée. Jamais elle n’avait connu telle faim. Si intense que ça en était douloureux. Il était resté près d’elle, laissant leur créateur emporter le sang si précieux, sang qu’elle ne boirait jamais. Il l’avait serrée contre lui, dans ses bras puissants, lui expliquant ce que serait sa vie désormais. Elle l’avait écouté, mais en pleurant, tant la faim lui déchirait les entrailles. Tandis qu’il parlait, elle entendait des pas, sentait une odeur de sang. Le sang avait il une odeur ? Sans doute lorsque l’on était un vampire. Il ne chercha pas à la retenir. La malheureuse n’eut guère le temps de comprendre ce qui lui arrivait. Elle était morte avant même d’avoir touché le sol. La jeune vampire s’était nourrie de l’humaine et pourtant n’était pas rassasiée.
« Tu en veux encore ? » avait il demandé.
« Oui… » avait elle répondu à voix basse, comme si c’était mal.
Mais le sourire qu’il avait affiché lui avait démontré son erreur. Ce n’était pas mal. Il y eut, ce soir là, l’un des plus sanglants massacres que la ville eut connu. Seuls les enfants furent épargnés. Elle était peut être un être sanguinaire, désormais, mais rien ne lui enlèverait la fibre maternelle. Pourtant, elle ne voulait pas dire adieu aux siens. Elle ne voulait pas qu’ils gardent d’elles cette image là. Celle d’une mère qui était couverte de sang, qui avait sauvagement et méthodiquement tué tous ceux qui les entouraient. Ils avaient cru leur mère morte cette terrible nuit, comme toutes les autres personnes présentes. Elle n’avait jamais cherché à les détromper, mais elle continuait à veiller sur eux. Et Anton n’était jamais loin. Il la connaissait bien mieux qu’elle ne l’aurait cru, après seulement une ou deux décennies. Il pouvait presque lire dans ses pensées. Lorsque l’une de ses filles était morte en accouchant de son quatrième enfant, il avait vu la lueur dans les yeux bruns de sa compagne. Il l’en avait empêchée. A chaque fois qu’un de ses enfants était malade, il était là, à la retenir. Quand le dernier d’entre eux avait rendu l’âme, à l’âge honorable de soixante dix ans, il l’avait serrée contre lui, caressant ses longs cheveux châtain, tandis qu’elle sanglotait, comme le faisaient toutes les mères qui perdaient un enfant.

Le vase traversa la pièce et s’écrasa contre le mur opposé.
« Je te déteste ! » hurla t’elle du plus profond de son être.
Le pensait elle ? Assurément. Tout du moins à cet instant précis. Elle ne se souvenait même plus de comment avait débuté cette énième dispute. Ils étaient au bord de l’implosion. Ce n’était même pas la première fois. Un point de non retour ? A chaque fois ils le pensaient, mais ils étaient pourtant incapables de rester loin de l’autre plus de dix ou vingt ans. Leurs périodes de ‘bonheur’ avaient des durées très variables. Cette fois ci, la raison était la même que souvent. Anya n’en pouvait plus de ne pouvoir lui donner de descendance, et n’en pouvait plus de le voir être par moments lassé de sa condition de vampire. Alors elle était allée en voir un autre. Non pas que ce soit la première fois. Disons que cette fois là, elle l’avait fait quasi ouvertement, sans s’en cacher, s’en vantant presque. Anton l’avait donc appris et sa réaction avait été au-delà de ce qu’elle avait imaginé. Il avait tué son amant. Tout simplement. Jamais personne n’en avait rien su. Elle avait fini par lui pardonner. Qu’était un simple amant face à un mari comme lui ? Etait il exceptionnel, parfait, unique, ou n’importe quel autre superlatif ? Non, il n’était rien de tout cela. Il était SON mari. Elle était possessive, lui aussi d’ailleurs.

« Comment me trouves tu ? »
Anya se pâmait devant lui, vêtue de cette si belle robe argentée qu’elle lui avait capricieusement réclamée un peu plus tôt dans la journée. Nous étions en 1941. La guerre faisait rage. Cela n’empêchait pourtant pas le couple de voguer par monts et par vaux pour… Vivre leur vie. Dans la mort, le sang, le sexe. Les guerres, les catastrophes naturelles.
« Tu es magnifique. »
« C’est tout ? »
Elle laissa tomber la robe, sous laquelle elle ne portait rien. La sirène retentit. Les Allemands allaient bombarder la ville sous peu. Rien ne l’excitait plus que l’ambiance électrique que dégageait chaque guerre. Elle s’approcha de lui, un sourire sur son ravissant visage. Il savait ce qu’elle attendait, voulait de lui, et il savait qu’elle l’aurait. Qu’il soit consentant ou non. Comment aurait il pu ne pas l’être ?
Elle puisait au plus profond de ses ressources pour le raccrocher à cette existence dont il était las. Depuis combien de temps cela durait il ? Elle n’en savait rien. Mais elle n’en pouvait plus. Où était donc passé l’être fier, puissant, presque indomptable qu’elle avait épousé ? Qu’elle aimait au point de s’en arracher la gorge si elle le perdait ? Où était il, dans ce vieux vampire lunatique qui semblait ne songer qu’à la mort véritable ?
« Qu’est ce donc ? » avait il demandé lorsqu’elle avait laissé tomber le papier sur la table. Anya lui avait sèchement signifié, de la tête, de regarder par lui-même. Il savait qu’il valait mieux éviter de la contrarier quand elle était dans cet état.
« Cardiff ? »
« Oui. » Elle avait fait le tour de l’imposant fauteuil dans lequel il s’était laissé tomber. « Tu vas adorer. C’est là bas qu’est ta place. Notre place. » Elle avait caressé son épaule, avant de s’installer sur ses genoux, son délicat visage proche de celui de son époux. « As-tu, une seule fois, regretté de m’avoir fait confiance ? »
Bien sûr que non.

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