Nom : Langdom ▻ Prénom> : Vittoria ▻ Âge : 688 ▻ Race : Vampire ▻ Date et lieu de naissance : 20 décembre 1324 ▻ Métier : Ne travaille pas. ▻ Orientation sexuelle : hétérosexuelle ▻ Statut social : Riche qui se cache ▻ Caractère : Piquante, intelligente, sarcastique, froide, calculatrice, solitaire, patiente, sans cœur, reveuse  ▻ Groupe : Vampire ▻ Pouvoir : Celui de te faire taire. ▻ Célébrité : Eva Green ▻ Crédit : Talulla, tumblr 


җ Aime se promener les soirs de pluie җ Apprécie tout particulièrement de tuer les hommes qu'elle considère comme idiots et sans avenir. җ Écouter de la musique classique tout en buvant un petit verre de sang җ Ne parle pas énormément җ Cultive cette apparence fantomatique et inaccessible җ Ne croit plus en l'amour җ Tente tant bien que mal de contrôler son aversion pour certains des «  siens » җ Aimerait prendre un dernier bain de soleil җ Dresse la liste de toutes ses victimes depuis des siècles et des siècles җ N'aime pas qu'on lui fasse tête ou que l'on s'approche un peu trop d'elle. җ Ne montre aucune émotion. 






Bon nombre d'entre vous n'ont pas eu la chance de connaître la période a laquelle je suis née. Ce moment de vie placé juste entre l'antiquité et la renaissance. Ce Moyen-Age que tout le monde peignait comme un temps de tourments, de guerre et d’archaïsme pur. J'ai ouvert les yeux, une nuit d'hiver. Une de ces nuits ou le froid venait vous ronger les entrailles, et vous bleuir les pieds. Les gens autour de moi pensaient que je ne survivrais pas et que je retournerais tout aussi rapidement à la terre. Ma mère déjà célébrait son deuil. Ses grands yeux bleus marqués par le désespoir alors que je n'avais pas encore croisé la grande faucheuse. Ma mort semblait déjà écrite avant même que ma vie ne commence. J'aurais du mourir ce soir là. Les médecins ne cessaient de le répéter à mon père avec une douceur presque hypocrite. Mon cœur faiblissait au fil des heures mais je pu voir l'aube, et le suivant, puis celui d'après encore. Je n'ai jamais su pourquoi je survécus alors que tant d'autres mourraient au dehors.

Qu'importe, cela m'importait peu tant que je pouvais encore respirer.

La guerre grondait sur la ville comme un orage en proie de s'abattre sur un arbre et moi, je grandissais à vue d’œil. Tout était d'une banalité si déconcertante qu'il vaut mieux pour moi que je saute ce passage ennuyeux. J'étais une enfant comme les autres, qui se fondait dans la masse. Petite bourgeoise à la stature frêle, au regard rêveur, qui passait sa semaine à apprendre, à lire et à écrire et ses dimanches à l'église …. Je n'étais qu'une parmi mille, avec un avenir déjà tout tracé. Épouser le fils d'un comte pour élever le rang de ma famille. Pas de sentiments, pas d'amour, juste un contrat signé minutieusement qui prendrait effet, à mes quinze ans.

Sage et soumise, je ne disais rien, attendant patiemment que cette épée de Damoclès s'écrase sur moi.

Le grand jour arriva, les dames de compagnie s'affolaient -tels des fourmis en overdose de sucre. Tout s'activait autour de moi, Je les observais sans un mot, prenant conscience que ma vie s'écrivait mais que je tenais pas la plume. La réalité m'interpella, mon cœur quant à lui fut réduit à néant. Telle une automate, je m'avançais pour rencontrer celui qui deviendrait désormais mon mari, amant et maître. La trentaine, le teint frais, le regard profond, le visage froid, il paraissait être mon antithèse la plus complète et pourtant, je devais faire avec puisque cette alliance apportait beaucoup à mes parents. La cérémonie se déroula à une vitesse folle, la marionnette que je devenais commençait quant à elle à perdre toute lucidité. Le prêtre prononçait les serments et moi, je réfléchissais à un moyen de prendre la fuite pour partir loin de ceux qui m'avaient vendu pour la gloire et de celui qui était là pour me voler ma chasteté.

La journée se déroula de la plus belle des manières, j'étais la reine mais tout cela n'était qu'illusoire et éphémère. Je ne savais pas quand, ni même comment j'allais agir mais il fallait que je le fasse au plus vite sous peine de perdre la liberté d'écrire ma propre destiné.

La nouvelle demeure de mon bien aimé se profilait à l'horizon, encore un de ses endroits magnifiques bon à vendre du rêve. La vie ici aurait pu être magnifique mais je n'eus pas le temps de visiter les lieux que celui-ci me tirait déjà par le bras pour m’entraîner dans sa chambre. C'était donc ça un gentleman ? Ses mains s’attelaient à défaire les liens de ma robe tandis qu'il me plaquait contre le mur le plus proche pour me couvrir de baisers voraces et baveux. Étais-je censée apprécier tout ce qui se passait ? Même en me forçant, je n'y arrivais pas …. Levant les yeux au ciel, marmonnant quelques lamentations inaudibles, j'attendais qu'un miracle se produise. C'est à ce moment précis que je pris conscience que j'étais sotte et naïve. Si je voulais quelque chose, il fallait que j'agisse par moi-même. A moitié nue, ma jambe remonta contre la sienne, comme-ci je me prenais au jeu. D'ailleurs, le petit râle satisfait de mon Mari était le signe le plus évident qu'il soit. Souriant légèrement, je continuais sur ma lancée, taquinant son entre-jambe et dans un geste rageur imprévisible, je lui assénais le coup le plus violent que ma force me permettait dans ses parties intimes. Ma mère m'avait toujours dit que pour faire marcher un homme, il fallait savoir le titiller à cet endroit là … Je supposais donc que pour le faire tomber, il fallait faire de même et de toute évidence, j'avais raison. Ce que je n'avais pas prévu par contre, c'est la colère qui marquait désormais ses traits. Reculant rapidement alors qu'il sautait sur moi, j'attrapais la première chose qui me tombait sous la main – Une petite statue de bronze - et lui écrasait sur le crane. Il me regarda, les yeux éberlués avant de tomber lourdement sur le sol. Doucement, je m'agenouillais à ses cotés, le cœur battant à tout rompre, caressant du bout des doigts la blessure que je venais de lui infliger. Je restais quelques secondes à observer ce terrifiant liquide avant de me relever en trombe et de prendre conscience de ce que je venais de faire. J'étais devenue la blanche colombe de la mort …

Sans réfléchir davantage, je fuyais de cette maison pour partir loin de tout ce que j'avais pu connaître, de ce monde luxueux et clinquant. Je ne voulais pas qu'on m'arrête, que l'on me pende comme tous ces gueux de criminels. Ma vie était encore à construire et une nouvelle chance m'était offerte pour tout reconstruire. Les débuts avaient été difficiles, je me retrouvais confrontée à la pauvreté et au travail … Vous y croyez vous ? Moi qui était une petite princesse, je devenais désormais la servante de ceux qui voulaient bien m'engager. Quelques pièces et j'étais heureuse et satisfaite. Je n'avais aucun regret, je savais que le meilleur était à venir pour moi …

Les années passaient, et je flétrissais comme une fleur qui ne voyait plus le soleil. J'étais un peu moins attrayante et surtout beaucoup plus cynique quant à mon avenir. Le conte de fée avait tourné au cauchemar et j'en étais la seule responsable. La vie n'était pas plaisante, non, elle n'était pour moi qu'un enchaînement d'heures et de secondes jusqu'au dernier voyage que j'attendais sans broncher. La peste commençait à envahir la ville, à décimer les populations tuant aussi bien les hommes, les femmes, que les enfants. Personne n'était épargnée et intimement, je lui intimais de venir à moi …

Je n'étais pas folle, seulement une pauvre fille déboussolée et perdue dans un monde de poussière.

Un matin, la fièvre me frappa de plein fouet, les nausées devinrent mes seules amies. Ainsi, ma demande avait été excausé. Il ne fallait pas être un génie pour savoir que celle que l'on appelait la dame noire avait frappé à ma porte. L'issue était inévitable, il ne me restait quelques jours, tout au plus. Plus je me rapprochais de la mort, plus je sentais cette envie de vivre revenir avec ardeur … C'est souvent dans ces moments désespérés qu'on se rend compte l'importance des choses que l'on est sur le point de perdre. On m'avait dit de prier Dieu, de subir ces horribles saignées fatigantes mais rien n'y faisait. Alors je me préparais à mourir. Pauvre être résigné à l'allure cadavérique marchant doucement, tel un fantôme, une apparition au milieu de la nuit. Je ne savais pas ou mes pas me menaient mais je voulais trouver un bel endroit pour pouvoir m'endormir. Je marchais à une vitesse dépitante. Bientôt, je n'aurais plus la force de rien.

Je m'asseyais sur un bain, à coté d'un couple qui s'embrassait. Je n'avais jamais connu ça, moi. Les épiant du coin de l’œil, l'idée de finir ma vie avec cette image en tête paraissait bien plaisante. Leur baiser se prolongeait et l'homme se décala enfin sans doute pour laisser respirer sa jolie blonde. Inerte et inconsciente. Une Plaie béante sur le cou. Ni une, ni deux, je frémissais. La vue me semblait beaucoup moins jolie désormais. Doucement, je me levais pour partir au loin. La fuite avait toujours été ma sortie de secours depuis toujours mais cette fois-ci, je ne fus pas assez rapide. Un souffle chaud sur ma peau, une étreinte un peu lourde, je me retrouvais prisonnière entre les mains de cet inconnu

- Bonsoir mademoiselle … me murmura-t-il au creux de l'oreille.

Les questions dans ma tête s'entrechoquaient, se nouaient les unes aux autres sans que je ne puisse répondre à aucune d'entre elle.

- Laissez-moi tranquille …. Je suis armée … J'ai la peste qui dévore mes entrailles …

- C'est bien ce que je me disais, tu pues la mort …. Dommage, petite créature ….

- Dommage ? Non, j'attendais ça depuis longtemps.

- Et pourtant tu as peur, tu trembles ….

- Le froid …. Ou la mort qui arrive, c'est au choix … Mais en aucun cas, ce n'est de la peur. C'est là l'histoire de tout homme de mourir.

Je ne sais pas pourquoi mais le silence s'installa, je me souviens de cette rencontre comme-ci c'était hier, je me souviens des odeurs et des sensations, je me souviens de ma fin, de ses lèvres dans mon cou et du noir intense qui en suivit. La suite est un peu plus floue, des heures de souffrance et de lamentation, la faim me rongeant les entrailles, la moindre lumière me brûlant la rétine. Comment vous raconter ces heures sans me souvenir de tout cette douleur, de cet entre-deux entre la vie et la mort ? Les mots me manquent et mon esprit préfère de loin refouler toute la misère que j'ai pu subir à ce moment précis. Quelque chose se tramait mais je ne pouvais l'expliquer. Mes sens étaient en état d'alerte, ma tête sur le point d'exploser … Il était là … A mes cotés, à m'expliquer l'inexplicable, me parlant de ma fin en tant qu'humaine et du renouveau de ma vie. Je ne comprenais pas. Ce n'était pas possible. J'attendais la mort et on m'offrait l’éternité. Si j'avais pu pleurer, je l'aurais sans doute fait mais les larmes me manquaient. Elles avaient disparues en même temps que mon humanité sans doute.

Un nouveau chapitre de mon histoire s'écrivait, un chapitre qui encore une fois s'écrivait sans mon consentement. Il me gardait près de lui, comme sa moitié, m'apprenait à survivre dans mon nouvel état et sans m'en rendre compte, il avait capturé ma raison en plus de ma liberté. Impossible de vous décrire ce que je ressentais quand je le voyais, il était mon créateur et mon amant, quelqu'un que je détestais mais que j'adorais tout autant … Avec lui, je me faisais à mon état, à ces nuits de folie, de luxure et de beuverie rougeâtre.

Les siècles défilaient mais je n'y prêtais pas attention. Je m'habituais à mon statut, à ma condition d’éternelle et de monstre sanguinaire. J'étais ce démon au visage d'ange qui séduisait et qui menait en enfer sans même que vous ne en rendiez compte. C'était presque étrange, je n'avais jamais été aussi heureuse que dans la mort et la décadence ! J'aimais tuer, m'amuser et faire frémir. Mes jouets préférés étaient ceux que l'on appelait chasseurs, des êtres misérables qui souvent prenaient la vie de ma « famille ». A ces cafards, je ne leur laissais aucune chance … C'était pour leur bien comme pour le mien. C’était eux ou moi et dans ce cas, je n'avais pas longtemps à réfléchir. Ils finissaient dans mon assiette et celle de ma mi.

Une mi qui fut bientôt condamnée pour avoir tuer l'un des siens … Je ne sais pas ou il est maintenant mais le vide qu'il laisse depuis près d'un demi siècle est bien présent, lui. Toutefois, je ne passe pas mon temps à me plaindre, ou à me morfondre dans un coin. Depuis, je continue ce que nous avions entamés, une vie de voyage et de découverte, une vie de chasse perpétuelle et de fuite … Aujourd'hui, je pose mes valises à Cardiff, du moins, je reprends possession de notre petit domaine …

Ici, les humains n'ont jamais été bien méchants.


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